Après l’apparition de la viande de laboratoire, le Missouri est devenu le premier État Américain à adopter officiellement un projet de loi définissant quels produits peuvent et ne peuvent pas être classés comme «viande».
Outre la viande de laboratoire, la loi interdit aussi aux produits à base de plantes d’utiliser le terme. Le projet de loi, adopté avec un soutien bi-partisan, fait du Missouri le premier État à légalement tracer une ligne rouge concernant la viande végétale ou de laboratoire ; et la viande provenant de la production de bétail ou de volaille.
Plus tôt cette année, la US Cattlemen’s Association (USCA) a lancé une pétition auprès du département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) pour un résultat similaire. L’USCA, qui considère manifestement le développement en plein essor des produits carnés en laboratoire comme une menace pour le marché, souhaite que la définition du «boeuf» et de la «viande» soit exclusivement réservée aux produits nés, élevés et abattus de manière traditionnelle.
La législation du Missouri est la première du pays à établir clairement une procédure qui pourrait engager des poursuites contre les entreprises qui utilisent le terme «viande» de manière inappropriée. Tout en établissant que la viande doit provenir du bétail ou de la volaille, elle ferme aussi toute lacune qui pourrait considérer la viande de laboratoire comme «dérivée» du bétail en établissant clairement que le bétail ou la volaille étiquetés «viande» doit être mort par abattage.
Le débat grandissant sur ce qu’on peut appeler la viande n’est pas isolé aux États-Unis. En avril, un règlement a été adopté en France. Il interdit aux produits autres que la viande d’utiliser la terminologie de référence de la viande ou de la viande.
Cette réglementation vise initialement les produits à base de plantes destinés à imiter la viande, tels que les saucisses végétariennes ou végétaliennes. À ce stade, il n’est pas clair si ce règlement s’applique largement à la viande de laboratoire, mais ce ne sera certainement pas le dernier débat que la France aura sur le sujet.
L’Australie, qui abrite un très grand marché de bétail, commence aussi à avoir ce débat avec le directeur général du Conseil des bovins d’Australie : « L’appeler viande est une bonne affaire pour eux [les entreprises de viande cultivées], mais je pense que cela devrait s’appeler protéine cultivée en laboratoire. »
En retour, le secteur des laboratoires a récemment lancé un groupe de lobbying appelé Cellular Agriculture Society (CAS). L’organisme à but non lucratif a été créé pour faire avancer la cause des sociétés d’agriculture cellulaire ; et travailler vers ce qu’il appelle une «bioéconomie post-animale».
La CAS a été fondée par l’ancien chercheur de Harvard Kristopher Gasteratos. Son conseil d’administration comprend notamment le célèbre éthicien Peter Singer, le généticien George Church et la futurologue en alimentation Rosie Bosworth. Le terme préféré du mouvement en croissance pour la viande cultivée en laboratoire est la «viande propre». En réponse à la nouvelle législation de l’état, la Missouri l’association propose de réduire la confusion croissante des clients sur ce qui est ou n’est pas la viande.
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