Un nouveau type de patch à micro-aiguilles permet de délivrer des médicaments à travers des biofilms. Les plaies chroniques telles que les ulcères du pied diabétique peuvent être très difficiles à traiter, en partie à cause des « biofilms » résistants aux antibiotiques qui se forment sur les tissus affectés.
Un patch à micro-aiguilles révolutionnaire
Les biofilms bactériens sont constitués de colonies de bactéries qui se collent les unes aux autres en formant une matrice polymère gluante. Malheureusement, les antibiotiques et autres médicaments appliqués par voie topique ont du mal à pénétrer cette matrice. Ils ne peuvent donc pas atteindre les tissus infectés situés en dessous.
Par conséquent, les médecins décollent souvent les biofilms avant de traiter les plaies. Non seulement cela est douloureux pour le patient, mais certains tissus sains sont souvent décollés en même temps que le biofilm ; ce qui retarde le processus de guérison.
Compte tenu de ces limites, des scientifiques de l’université Purdue de l’Indiana ont mis au point un patch composite en polymère biodégradable doté d’un réseau de minuscules « micro-aiguilles ». Ces micro-aiguilles sont chargées de médicaments sur sa face inférieure.
Bientôt des études cliniques sur l’homme
Lorsque le patch est appliqué sur une plaie chronique, ces micro-aiguilles pénètrent dans le biofilm et absorbent le fluide du tissu sous-jacent. Elles se dissolvent alors de manière inoffensive, libérant leur médicament dans le tissu. Le patient ne ressent aucune gêne pendant ce processus. En effet, les aiguilles sont suffisamment courtes pour ne pas atteindre les terminaisons nerveuses. Une fois le processus terminé, le patch est retiré ; laissant le biofilm, et le reste de la plaie, intact.
Lors de tests effectués en laboratoire sur des échantillons de peau de porc présentant des plaies chroniques, le patch à micro-aiguilles a permis de délivrer du peroxyde de calcium à travers les biofilms et dans les tissus sous-jacents ; les aiguilles se dissolvant en moins de cinq minutes. Le peroxyde de calcium produit de l’oxygène qui tue les bactéries. Aussi, il favorise la croissance de nouveaux tissus.
Des essais cliniques sur l’homme sont maintenant prévus. Un article sur cette recherche, a récemment été publié dans la revue ACS Applied Bio Materials. Ces recherches ont été dirigées par le professeur adjoint Rahim Rahimi.
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