Les scientifiques étudient la possibilité d’utiliser l’urine des astronautes pour aider à construire certaines des premières bases lunaires. En utilisant l’urine des astronautes et les ressources récoltées sur la Lune, on espère que les colons lunaires pourront réduire le coût prohibitif du transport des matériaux de construction depuis la Terre.
Tous les êtres humains qui ont vécu ont regardé la surface de la Lune. Nous avons finalement acquis les prouesses technologiques de nous aventurer sur cette surface en 1969 avec la mission Apollo 11. Les années suivantes ont vu l’atterrissage de cinq autres missions avec équipage. Cependant, aucune n’est restée plus d’une semaine.
Des décennies plus tard, l’humanité cherche enfin à créer des habitats semi-permanents sur la surface lunaire. Et, summum de la technologie, cela sera notamment possible grâce à l’urine des astronautes.
Pourquoi utiliser l’urine des astronautes ?
Mais pourquoi ? La réponse se trouve dans le coût massif et l’effort logistique qui est déployé pour amener les matériaux dans l’espace. Cela peut en coûter environ 10 000 dollars pour transporter seulement 0,45 kg en orbite depuis la surface de la Terre. Ainsi, comme vous pouvez l’imaginer, il est hors de question de simplement expédier tout l’équipement et les matériaux de construction sur la Lune.
Les scientifiques explorent donc le potentiel d’utilisation des ressources déjà présentes sur la surface lunaire pour créer les habitats. De nombreuses études ont déjà commencé à examiner si des structures de type béton pourraient être imprimées en 3D à partir du sol lunaire ; également appelé régolithe, à l’aide d’une main d’œuvre robotisée.
Un tel abri contribuerait à protéger les explorateurs du vide spatial et des niveaux élevés de rayonnement. Mais pas que. cela protégerai aussi des fluctuations de température extrêmes et des impacts de micrométéorites.
Rendre les matériaux de construction lunaires plus maniables
Aujourd’hui, une nouvelle recherche entreprise par une équipe internationale de scientifiques a examiné si une autre ressource : l’urine des astronautes. Elle pourrait être utilisée pour rendre les matériaux de construction lunaires plus maniables.
L’équipe a examiné si l’urée présente dans l’urine pouvait être utilisée comme plastifiant dans un mélange d’impression 3D adapté à l’utilisation sur la surface lunaire. Un plastifiant est essentiellement un additif qui peut être inclus dans un mélange de béton pour le ramollir et le rendre plus facile à travailler avant qu’il ne durcisse.
L’urée permet aux liaisons hydrogène de se rompre, ce qui réduit la viscosité du mélange sur lequel elle est appliquée.
Dans le cadre de l’étude, les chercheurs de 3D ont imprimé une série de tubes de « boue » ; à partir de mélanges comprenant un matériau de régolite lunaire auquel on a ajouté de l’urée et d’autres plastifiants.
On a découvert que les tubes imprimés avec de l’urée comme plastifiant étaient capables de supporter de lourdes charges. Aussi, ils conservaient largement leur stabilité. Après avoir été chauffés à 80 °C, la résistance du tube a été testée. On a constaté qu’elle s’améliorait après avoir subi huit cycles de gel-dégel semblables aux variations de température que l’on pouvait observer sur la surface lunaire.
L’urée serait extraite de l’urine des astronautes
« Nous n’avons pas encore étudié comment l’urée serait extraite de l’urine des astronautes. Nous évaluons si cela serait vraiment nécessaire. D’utres composants pourraient également être utilisés pour former le béton géopolymère. » commente le professeur Anna-Lena Kjøniksen de la Faculté d’ingénierie du Collège universitaire d’Østfold en Norvège.
« L’eau réelle dans l’urine pourrait être utilisée pour le mélange. Avec celle qui peut être obtenue sur la Lune, ou une combinaison des deux ».
Les chercheurs soulignent que des études plus approfondies sont nécessaires pour découvrir le matériau idéal à partir duquel construire les premiers habitats lunaires.
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