Les résultats de l’un des premiers essais contrôlés randomisés visant à étudier le fasting comme complément à la chimiothérapie ont été publiés dans la revue Nature Communications.
Les résultats offrent la perspective qu’une simple intervention alimentaire peut améliorer le résultat de la chimiothérapie contre le cancer. Et potentiellement réduire les dommages cellulaires associés à la thérapie.
Le fasting aurait des vertus insoupçonnées
L’idée que le fasting puisse potentiellement améliorer l’efficacité de la chimiothérapie n’est pas extraordinairement nouvelle. Des recherches observationnelles et des études pré-cliniques approfondies sur les animaux ont toutes suggéré que le jeûne, ou les régimes alimentaires très hypocaloriques, peuvent tous deux contribuer à protéger les cellules saines des facteurs de stress tels que la chimiothérapie. Tout en rendant les cellules cancéreuses plus vulnérables. Toutefois, jusqu’à présent, cette méthode n’a pas été rigoureusement testée dans le cadre d’un essai contrôlé randomisé.
Ainsi, dès 2014, l’essai DIRECT s’est attaché à tester cette intervention souvent évoquée. L’essai a recruté 131 sujets recevant une chimiothérapie pour un cancer du sein non métastatique. La moitié de la cohorte s’est vu attribuer de manière aléatoire un régime alimentaire imitant le fasting (FMD). Ce jeûne consistant en un plan de repas à base de plantes d’environ 200 calories par jour.
Le groupe de personnes atteintes de fièvre aphteuse a suivi le régime pendant trois jours avant et un jour après chaque cycle de chimiothérapie. Tandis que les témoins ont continué à suivre leur régime alimentaire normal.
Des résultats plus que prometteurs
Les résultats prometteurs du fasting suggèrent que les sujets ayant suivi le régime alimentaire de la fièvre aphteuse ont obtenu des résultats plus positifs de la chimiothérapie que le groupe témoin. Avec des taux globaux de réduction des tumeurs plus élevés. Les réponses de toxicité générale à la chimiothérapie étaient similaires dans les deux groupes. Mais les tests pathologiques ont révélé que les sujets atteints de fièvre aphteuse présentaient nettement moins de dommages à l’ADN de leurs globules blancs. Ce qui implique que la stratégie alimentaire a quelque peu protégé des dommages cellulaires causés par le traitement.
Judith Kroep, une oncologue de l’université de Leyde a travaillé sur le projet. Elle est prudente quant à la possibilité de fonder une recommandation thérapeutique générale sur cette seule étude. Ainsi, Judith Kroep affirme plutôt que, bien que ce type de stratégie alimentaire semble à tout le moins sans danger pour les patients sous chimiothérapie. Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour comprendre exactement à quel point cette méthode peut être utile.
« L’étude montre une efficacité potentielle sur la perte de cellules cancéreuses. Des recherches supplémentaires devraient démontrer davantage l’impact de la fièvre aphteuse sur les résultats du traitement du cancer. Toutefois, l’étude constitue une étape importante sur la voie de l’utilisation de la fièvre aphteuse comme complément au traitement du cancer. Comme alternative sûre et efficace aux régimes alimentaires actuels, riche en protéines (notamment de source animale) et en sucres raffinés ».
Un essai contrôlé similaire, mené par l’Université de Californie du Sud, est actuellement en cours et les résultats devraient être publiés l’année prochaine.
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