Et si des déchets de café étaient utilisés pour la restauration de terres post-agricoles en forêt tropicale ? Cette remise en état est difficile car les herbes de pâturage ont tendance à étouffer les arbres indigènes. Une nouvelle étude indique toutefois que les déchets de l’industrie du café pourraient offrir une chance à ces arbres.
Des déchets de café pour le moins étonnants
Les grains de café que beaucoup d’entre nous connaissent et aiment sont contenus dans un fruit plus gros. Une fois qu’un grain a été extrait, le reste du fruit est généralement jeté. Ce déchet s’appelle la pulpe de café.
En 2018, des scientifiques de l’institut de recherche de l’ETH Zurich et de l’université d’Hawaï ont répandu 30 camions à benne de cette pulpe sur une zone de 35 mètres sur 40 de terres agricoles dégradées au Costa Rica. À titre de contrôle, ils ont également délimité une zone adjacente de la même taille ; sur laquelle aucune pâte n’a été appliquée.
Après deux ans, on a constaté que 80 % de la zone traitée avait été recouverte par la canopée d’une forêt indigène qui avait poussé sur le terrain. En revanche, la zone témoin ne présentait qu’un couvert de 20 %. Le reste du terrain étant dominé par des herbes de pâturage non indigènes. Elles avaient été introduites par les agriculteurs. De plus, les arbres qui ont poussé dans la zone de contrôle n’avaient qu’un quart de la hauteur de ceux qui ont poussé sur la terre traitée.
Les scientifiques pensent que la couche de pulpe de café de 0,5 mètre de profondeur a étouffé une grande partie de l’herbe. Une herbe qui aurait autrement pris le dessus. Aussi, la pulpe a augmenté les niveaux de carbone, d’azote et de phosphore dans le sol sous-jacent. Par conséquent, lorsque les graines d’arbres ont été dispersées dans la région par le vent ou dans les excréments des animaux, elles ont pu mieux se développer.
Une étude portera aussi sur d’autres déchets agricoles
Il est maintenant prévu de mener des études à plus long terme sur de plus grandes superficies. Peut-être en utilisant d’autres types de déchets agricoles tels que les enveloppes d’orange.
« Cette étude de cas suggère que les sous-produits agricoles peuvent être utilisés pour accélérer la reconstitution des forêts ; sur d’anciennes terres tropicales dégradées. Dans les situations où le traitement de ces sous-produits entraîne un coût pour les industries agricoles, leur utilisation pour la restauration afin d’atteindre les objectifs de reforestation mondiaux peut représenter un scénario « gagnant-gagnant ». »
Un article sur cette recherche a récemment été publié dans la revue Ecological Solutions and Evidence.
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