Les bâdgir ou attrape-vent captent la brise pour rafraîchir les intérieurs étouffants des maisons. C’est dans la ville désertique iranienne de Yazd que l’on voit le plus souvent des attrape-vent traditionnels. Ces attrape-vent, ou bâdgir en persan, sont visibles tout autour de la ville ; surplombant les toits.
Les bâdgir comme alternative à la climatisation ?
Un article de BBC Future Planet explique comment ces systèmes de refroidissement alternatifs historiques ont attiré l’attention d’ingénieurs et d’architectes. Ces derniers sont désireux de trouver un moyen plus écologique d’aider les gens à faire face à des climats plus chauds.
Étant donné que la climatisation conventionnelle consomme un cinquième de l’électricité consommée dans le monde et utilise des réfrigérants qui agissent comme des gaz à effet de serre lorsqu’ils sont libérés dans l’atmosphère, les scientifiques s’intéressent de plus près à ces tours. Peut-être peuvent-elles jouer un rôle pour nous garder au frais dans notre monde qui se réchauffe rapidement.
Comment fonctionne cette ancienne solution de refroidissement ? Comme le détaille l’article de la BBC, deux forces principales poussent l’air à traverser et à descendre dans les structures en forme de tour. Le vent entrant et le changement de la flottabilité de l’air en fonction de la température, l’air plus chaud ayant tendance à s’élever au-dessus de l’air plus frais et plus dense.
« Tout d’abord, lorsque l’air est capturé par l’ouverture d’un capteur de vent, il est canalisé vers le logement situé en dessous ; déposant tout le sable ou les débris au pied de la tour. Ensuite, l’air circule à l’intérieur du bâtiment … Finalement, l’air chaud s’élève et quitte le bâtiment par une autre tour ou ouverture ; aidé par la pression à l’intérieur du bâtiment. »
Des formes variées pour plus d’efficacité
Souvent rectangulaires, les tours coupe-vent existent aussi dans d’autres formes ; notamment carrées, octogonales et d’autres formes plus ornées. La forme de la tour et la direction vers laquelle elle est orientée ; ainsi que des facteurs tels que la disposition de la maison et sa hauteur, sont réglés avec précision. L’objectif étant de renforcer la capacité de la tour à ventiler les maisons situées en dessous.
Fatemeh Jomehzadeh, de l’université de technologie de Malaisie, et ses collègues des universités de Leeds, Sheffield et York, au Royaume-Uni, se penchent sur cette ancienne méthode de refroidissement des habitations dans les communautés désertiques de pays comme l’Égypte ou l’Iran ; ainsi que le Qatar, Bahreïn, les Émirats arabes unis et le Pakistan.
Leur article porte sur l’utilisation de la technologie des capteurs de vent dans les bâtiments contemporains pour améliorer la qualité de l’air; et bien évidement et le confort.
Aujourd’hui, ces techniques de refroidissement sont de plus en plus accueillies comme des solutions durables à la surchauffe ; s’appuyant sur l’énergie renouvelable sous forme de vent et sur une conception ingénieuse des bâtiments.
Les bâdgir intégrés aux bâtiments modernes
Les auteurs de l’article le confirment en expliquant que « le défi le plus important du 21e siècle est le réchauffement climatique qui menace sérieusement l’humanité … Les systèmes de refroidissement passif peuvent être une alternative prometteuse pour réduire la consommation d’énergie. L’un des plus anciens systèmes de refroidissement passif qui est encore utilisé aujourd’hui est [le] bâdgir. «
Les architectes et les ingénieurs d’aujourd’hui ont déjà commencé à intégrer des attrape-vent. Ils se sont inspirés des structures traditionnelles du Moyen-Orient dans les nouveaux bâtiments écologiques. En particulier dans les structures accueillant de nombreux occupants comme les écoles, les supermarchés et les bureaux.
« Les capteurs de vent modernes ont été conçus pour tirer parti des avantages des bâdgir et éliminer leurs limites. L’objectif est de les adapter aux principes et technologies de construction avancés. »
En octobre 2021, le capteur de vent sera présenté à l’exposition universelle de Dubaï. Il fera partie de plusieurs bâtiments coniques du pavillon autrichien. Ces bâtiments sont l’œuvre du cabinet d’architecture autrichien Querkraft ; inspiré par la version arabe barjeel de la tour à vent.
En attendant, guettez les grandes tours ventilées au sommet des nouveaux bâtiments que vous croiserez. Bien qu’elles ne soient pas aussi impressionnantes visuellement que leurs ancêtres du Moyen-Orient, vous pourriez être témoin de l’héritage des tours à vent iraniennes.
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