Les plantes lumineuses pourraient être la nouvelle ampoule

Et si des plantes lumineuses servaient à nous éclairer. Une équipe de chercheurs a récemment découvert une nouvelle façon d’utiliser la bioluminescence de certains organismes vivants dans les océans.

Publiée en avril dernier, une nouvelle étude révèle qu’en intégrant l’ADN des champignons dans les plants de tabac, la flore pourrait commencer à émettre une lumière bioluminescente renouvelable dix fois plus forte que ce que l’on connaissait auparavant !

Des plantes lumineuses chez nous

Au cours de la dernière décennie, cherchant à remplacer l’ampoule électrique, de nombreuses entreprises ont cherché à produire une lumière brillante et renouvelable à partir de la bioluminescence. Mais elles n’ont pas réussi, constatant que la plupart des tentatives ne produisent qu’une faible lueur.

Cependant, l’étude a découvert que l’ADN des champignons bioluminescents est métaboliquement similaire aux processus que de nombreuses plantes subissent naturellement. Ce qui rend plus facile qu’auparavant de faire briller les plantes !

Ils ont également découvert que les nouveaux plants de tabac bioluminescents produisaient plus d’un milliard de photons par minute. Ce qui est dix fois plus brillant que ce que les recherches précédentes basées sur les bactéries avaient trouvé, rapporte EurekAlert.

L’étude a également révélé que la santé de la plante n’était pas compromise par l’ADN du champignon. En fait, plusieurs parties de la plante ont été éclairées. Notamment les racines, les tiges, les feuilles et même les fleurs. Et les jeunes plantes brillaient plus fortement que les plus âgées.

Une découverte passionnante

L’équipe de 27 scientifiques a fait une autre découverte passionnante. Il n’est pas nécessaire d’utiliser des réactifs chimiques pour maintenir un flux de lumière constant vers la plante ; contrairement aux lucioles, les champignons brillent tout au long de leur vie.

« Nous pensons que cela représente une nouvelle vague de technologies basées sur la bioluminescence. Celles qui reposent sur une luminescence auto-entretenue et ne nécessitent pas l’ajout de substrats chimiques. » C’est ce qu’explique Karen Sarkisyan, auteur principal de l’étude et chef du groupe de biologie synthétique à l’Institut des sciences médicales de Londres ; dans un communiqué de presse sur la recherche de l’université.

« Nous ne nous attendions pas à ce que l’expérience de voir la lueur de la plante adulte à l’œil nu soit aussi magique. Je crois que tous les membres de l’équipe seraient d’accord avec moi sur ce point », a déclaré M. Sarkisyan.

Les chercheurs ont également été ravis de découvrir qu’en intégrant la lumière à l’intérieur des plantes lumineuses, ils pouvaient voir les modèles et les comportements de la vie végétale qui sont généralement cachés à l’œil humain.

Des plantes lumineuses ornementales

Au-delà de la création de buissons lumineux, de l’apprentissage de la biologie des plantes et de la création d’un éclairage durable, la bioluminescence peut également offrir des connaissances approfondies sur le fonctionnement du corps humain.

« En termes de soins de santé, cela signifie que nous pourrions disposer de modèles de maladies animales ; où la bioluminescence signalerait les changements physiologiques qui peuvent être suivis en temps réel de manière non invasive. »

La recherche a été menée en collaboration avec Planta, une startup biotechnologique russe dont le but est de créer des plantes ornementales autolumineuses ; ainsi qu’avec l’Institut autrichien des sciences et technologies. L’étude a été publiée dans Nature Biotechnology.

Selon le magazine Horizon, les scientifiques ne rêvent pas seulement du jour où la bioluminescence pourra aider à comprendre la maladie. Ils découvrent déjà comment cette technologie végétale peut aider à des applications médicales.

Des luminaires et des plantes ornementales à la médecine, il est vraiment remarquable de voir ce que la bioluminescence peut enseigner et offrir au monde. Lorsqu’on regarde le monde naturel avec inspiration et étonnement ; on regarde en arrière – et il se peut qu’elle éclaire bientôt les allées, elle aussi.