Une équipe de chercheurs de l’université de Stanford a développé un site web interactif qui permet aux utilisateurs de créer leur propre modèle personnalisé estimant comment différentes interventions de distanciation sociale affectent la propagation de COVID-19 au fil du temps.
Stanford souhaite aider à anticiper
L’objectif principal du site internet de Stanford est de mettre en évidence la manière dont la durée d’un premier confinement social et les mesures spécifiques qui suivent influencent le degré de résurgence du virus plus tard dans l’année.
« Nos modèles explorent des interventions qui changent avec le temps. » ; explique Erin Mordecai, une biologiste de Stanford qui travaille sur le projet. « Par exemple, que se passe-t-il si nous attendons une semaine de plus avant de mettre en place un confinement ? Combien de temps devons-nous attendre qu’un pourcentage donné de réduction des contacts sociaux soit maintenu ; avant que nous commencions à constater une diminution des cas ? Comment pouvons-nous utiliser des stratégies adaptatives qui éteignent et allument activement les interventions lorsque nous suivons le nombre de cas hospitalisés ? »
Des prédictions en fonction de la stratégie d’intervention
Le modèle interactif présenté par les chercheurs n’est pas conçu pour présenter des prédictions spécifiques en fonction du lieu. Mais il offre plutôt des résultats généraux basés sur une stratégie d’intervention par étapes. Les utilisateurs peuvent entrer leurs propres données. Ils indiquent les dates de début de deux interventions. Puis la durée globale des périodes d’éloignement social. Le modèle offre des sorties à échelle linéaire et logarithmique, en traçant tout ; du nombre total de personnes infectées et hospitalisées, au nombre total de guérisons ou de décès.
L’un des principaux enseignements du modèle est le danger que pourrait représenter une deuxième vague de la maladie. Si les mesures initiales de distanciation sociale sont levées sans que des mesures actives soient mises en place. Mordecai utilise une analogie avec un interrupteur pour décrire comment les mesures de distanciation sociale pourraient devoir être activées et désactivées pour maintenir la propagation de COVID-19 dans la communauté locale à un niveau qui ne submerge pas les hôpitaux locaux.
Quelle durée pour le confinement ?
« Nous n’avons pas besoin d’être totalement enfermés pendant un an ou plus. Des stratégies d’adaptation qui activent et désactivent les interventions – comme un interrupteur – peuvent permettre des périodes de plus grande mobilité ; tout en maintenant l’épidémie à des niveaux que notre système de santé peut gérer. L’amélioration des capacités de dépistage nous permettra d’utiliser des approches plus ciblées pour identifier et isoler les personnes infectées et leurs contacts sociaux ».
L’image ci-dessus est un modèle qui montre comment une seule forte distanciation sociale peut aplatir la courbe ; tant que tout le monde reste isolé. Cependant, dès que ces mesures seront assouplies, la propagation atteindra des niveaux supérieurs à ceux que peuvent gérer les systèmes de soins de santé. Seule la proposition irréaliste d’au moins dix mois consécutifs de forte distanciation sociale pourrait empêcher un deuxième pic dangereux
Stanford est pour la distanciation sociale
Le modèle de la méthode de l’interrupteur offre une indication de la manière dont, après une première vague de forte distanciation sociale, la propagation de COVID-19 peut être maintenue sous contrôle. Certains seuils d’hospitalisation locaux peuvent servir de déclencheurs pour relancer les pratiques de distanciation sociale.
Mordecai suggère que ce site interactif sera mis à jour au fil du temps. De nouvelles données offrent une meilleure modélisation prédictive. À mesure que des pays comme la Chine et la Corée du Sud commenceront à lever les mesures initiales de confinement, il deviendra plus clair quelles stratégies d’atténuation ultérieures seront nécessaires pour éviter un deuxième pic de transmission.
La conclusion de Stanford
« Au minimum, nous prévoyons de mettre à jour les paramètres à mesure que de nouvelles données seront disponibles. D’autres scientifiques continueront à faire de meilleures estimations. », déclare M. Mordecai. « Nous mettrons à jour nos scénarios d’intervention de base afin de refléter ceux qui sont réellement mis en œuvre. Ensuite, nous pourrions étendre les interventions que nous envisageons si de nouveaux plans sont proposés. Idéalement, nous serions éventuellement en mesure d’adapter notre modèle à la dynamique de l’infection dans des endroits spécifiques afin que les scénarios choisis par les utilisateurs reflètent mieux l’avenir de COVID-19 dans ces régions ».
Jetez un coup d’œil au modèle interactif, et faites vos propres scénarios ici.