Les oursins, ces petits animaux épineux, ont désespérément besoin d’un contrôle de la population. Manger plus de fruits de mer pour sauver les océans n’est pas un message que l’on entend beaucoup de nos jours.
Les oursins ravagent les océans
Les oursins sont des créatures notoirement affamées qui ravagent les forêts de varech lorsque leurs prédateurs naturels disparaissent ; en raison de la surpêche, du réchauffement des eaux, de la pollution ou d’un tsunami. Une fois que les forêts de varech ont été consommées, les oursins meurent de faim. Cependant, ils restent vivants en stase pendant des années, leur coquille vide et peu attrayante pour les prédateurs. Mais cela empêche toujours la régénération du varech. On se retrouve alors avec des déserts sous-marins, où rien ne pousse ; et où aucune autre espèce de poisson ne peut vivre.
C’est là que la société Urchinomics intervient. Elle collecte ces oursins vides mais vivants et les transfère dans un « ranch » terrestre sous-marin. Là-bas, ils sont nourris avec une nourriture spécialement formulée à base de kombu japonais ; également du varech, prélevé dans des endroits où il y a une surabondance de varech ou élevé de manière durable.
L’alimentation est 100 % naturelle et végétale, sans ajout de maïs, de soja, d’antibiotiques, d’hormones de croissance ou de farine de poisson. Les oursins engraissent en 4 à 10 semaines, selon les conditions, et sont ensuite récoltés pour la consommation humaine.
Sachez que seulement 0,4 kg de nourriture est nécessaire pour produire 1kg d’oursins. À titre de comparaison, il faut 28 kg d’aliments pour produire 1 kg de thon rouge d’élevage, ou 6 kg pour la viande de bœuf.
Les Uni sont un mêt de choix au Japon
Les œufs d’oursins, appelés « uni » en japonais, sont très appréciés des amateurs de sushi. Urchinomics décrit leur saveur comme « une saveur de beurre, douce et saumâtre avec une consistance crémeuse et riche dorée ». Les connaisseurs de caviars plus doux trouveront une forte ressemblance ». Bon Appétit l’a qualifié de tendance alimentaire de premier plan en 2018. La saveur est affectée par ce que l’oursin mange, c’est pourquoi Urchinomics a opté pour le kombu japonais dans l’alimentation, afin de maximiser le goût « umami » désirable.
Il suffit de deux oursins par mètre carré de fond océanique pour provoquer la désertification. De nombreux endroits en Californie, au Japon et en Norvège comptent plus de 20 oursins par mètre carré.
Le varech peut se régénérer rapidement
Sachez aussi qu’une forêt de varech peut se régénérer rapidement. En trois mois, une forêt reviendra avec tous ses avantages de séquestration du carbone ; « en liant essentiellement le carbone atmosphérique qui est dissous dans les océans et en le transformant en lames, tiges et crampons qui maintiennent le varech fermement enraciné au fond de l’océan ». Les espèces prédatrices, telles que les crabes, les poissons et les loutres de mer, reviendront et mangeront les oursins et leurs larves, contribuant ainsi à maintenir les populations sous contrôle. Leur présence empêche un plus grand nombre d’oursins de remonter dans les forêts de varech à partir des eaux plus profondes.
Selon Urchinomics, il serait possible d’offrir une certaine régularité dans un marché qui, traditionnellement, est plein d’inconnues.
Tout le monde y gagne, et il sera intéressant de voir si l’ambitieux projet d’Urchinomics porte ses fruits.